« Dès le début de sa prestation, cette belle et modeste pianiste a réussi à créer une atmosphère concentrée, presque privée convenant parfaitement à la fois au caractère exclusif de la musique et à l’intimité du moment. Dans le Prélude d’introduction (en do majeur), l’aria caché et inspiré par la musique de J.S.Bach est présenté avec beaucoup de finesse. De même, le délicat Prélude en fa majeur n’est pas joué comme une Etude mais davantage comme une fine improvisation. Gurdal nous fait découvrir dans chaque miniature musicale quelque chose de spécial, sans jamais donner l’impression d’un style affecté, calculé. Tout semble naturel et couler de source: la musique s’élève spontanément de la mélodie, ce qui pourrait bien être une qualité française. La seconde partie eut encore plus de succès. L’artiste libéra complètement son émotion, en parfaite harmonie avec le caractère spontané et extraverti de cette musique. La “morbidezza” délicate du mélancolique Scriabine de même que sa gestuelle abrupte et extatique renaissaient sous les doigts de Gurdal en autant de nuances. Après les derniers tempétueux accords, une audience enchantée remercia chaleureusement Michèle Gurdal qui en réponse aux rappels, interpréta deux beaux bis de Chopin et de Scriabine bien sûr! »
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